Le marché de l'emploi en Suisse, autrefois considéré comme un véritable “eldorado” pour les professionnels étrangers, est en pleine transformation. Le quotidien Blick souligne que la situation s’est dégradée avec une réduction significative des offres d'emploi et une multitude de licenciements, notamment dans le secteur bancaire. Ce contexte difficile conduit de plus en plus d'expatriés à envisager de quitter le pays.
À Zurich, les professionnels de la finance ressentent particulièrement cette turbulence. “Depuis la chute de Credit Suisse, le nombre de banquiers au chômage ne cesse d’augmenter”, notent des experts du secteur. Le rachat de ce groupe bancaire par UBS en 2023 a provoqué de récentes vagues de licenciements, et d'autres sont anticipés, contribuant à la montée du chômage dans ce secteur. Selon les derniers chiffres, “le nombre de chômeurs provenant du secteur bancaire augmente chaque mois”.
La situation n'est pas mieux dans les autres cantons suisses, où le tableau est également préoccupant. Actuellement, 133 000 personnes sont officiellement au chômage, un chiffre qui a doublé en deux ans. Parmi eux, 67 000 sont des étrangers, principalement originaires de l'Union européenne. Toutefois, il est important de noter que ces statistiques officielles “ne reflètent qu’une partie de la réalité”,prévenant le Blick, car “selon les standards internationaux, le chômage inclut aussi les personnes en recherche active d’emploi”.En appliquant ce calcul, le taux de chômage grimpe déjà à 4,7 %.
Cette conjoncture morose pousse de nombreux travailleurs étrangers à “faire leurs valises” pour quitter la Suisse. Sur les réseaux sociaux, des témoignages d'expatriés qui ont perdu leur emploi se multiplient, faisant état de leur mécontentement et de leur volonté de changer de pays. Comme l'indique un article du Le Temps, “la législation suisse oblige les travailleurs étrangers au chômage à quitter le pays dès la fin de leur indemnisation, généralement après quelques mois.”
Les dernières données révèlent que le nombre de départs a considérablement augmenté depuis le début de l'année. “Au premier semestre 2025, la population étrangère résidente a reculé de 6 792 personnes, atteignant 34 171”, rapportent les autorités. Le solde migratoire des ressortissants de l'Union européenne et des pays de l'AELE a diminué de 3 391, tandis que celui des ressortissants de pays tiers a diminué de 3 401.
La terre promise des expatriés est ainsi en train de se transformer, suscitant de vives inquiétudes parmi les professionnels en quête de stabilité et d'opportunités. Avec un marché du travail en déclin, la Suisse doit réévaluer son attrait pour les talents internationaux, face à des pays voisins qui pourraient devenir des alternatives attractives.







