François Grosdidier, maire de Metz (Moselle) et ancien maire de Woippy, est à nouveau dans le viseur de la justice. Accusé de détournement de fonds publics, il a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir, durant son mandat de 2010 à 2016, rémunéré illégalement des collaborateurs en biaisant les données démographiques de sa commune, selon des sources judiciaires. Ce cas dramatique soulève des questions sur l’éthique en politique et ouvre la voie à un débat plus large sur la transparence des élus.
Initialement, Grosdidier avait obtenu un non-lieu en décembre 2024. Cependant, une procédure introduite par l’association Anticor, qui lutte contre la corruption, a abouti à la décision de la chambre d'instruction d'ordonner un procès pour détournement de fonds publics, tout en écartant les accusations de favoritisme.
Un recrutement controversé
La controverse concerne principalement le recrutement d'un deuxième collaborateur dont le maire n'aurait pas eu le droit de bénéficier, cette prérogative étant réservée aux maires des communes dépassant les 20 000 habitants. Selon les chiffres du dernier recensement, Woippy ne remplissait pas cette condition, faisant de cette action une manœuvre illégale. L’avocat de Grosdidier, Me Alain Behr, défend fermement son client, arguant que ces violations ne relèvent pas d'infractions pénales, mais d'erreurs administratives, rappelant que ces accusations pourraient être considérées comme des fautes techniques.
Cette affaire a des échos inquiétants pour la carrière de Grosdidier, qui occupe également le poste de président de la métropole depuis 2020. En 2023, il avait déjà été condamné à six mois de prison avec sursis pour une autre affaire de prise illégale d'intérêts, où il avait attribué une subvention à une association qu'il présidait. Comme l’a souligné Jérôme Karsenti, avocat d’Anticor, les répercussions de ce dossier pourraient influencer les prochaines élections municipales et mettre à l’épreuve la confiance des électeurs en la politique, un constat partagé par plusieurs leaders d’opinion dans le domaine.
Alors que la défense contestera la décision en cassation, le climat politique à Metz est déjà soumis à pression. La situation met en lumière l'importance d'une vigilance accrue contre les abus de pouvoir au sein des institutions publiques, rappelant ainsi que les citoyens méritent une administration transparente et responsable. Comme le stipulent certains analystes politiques, les électeurs devront peser soigneusement ces révélations à l'approche des prochaines élections, car le maintien d'une démocratie saine repose sur l'intégrité des élus.







