Le projet de déconstruction des huit navires militaires, lancé en février 2024 au port de Bordeaux, approche de son achèvement prévu pour l'été prochain. Parmi elles, l'ex « Jean-de-Vienne », un vaisseau d'une envergure impressionnante de 139 mètres, illustre ce processus crucial. Olivier Lebosquain, directeur de travaux chez Cardem, la filiale de Vinci en charge du démantèlement, partage ses souvenirs attachés à cette frégate. « Ce navire occupe une place spéciale pour moi, car c'est celui sur lequel j'ai effectué mes premières missions. »
La déconstruction s'opère méthodiquement : des équipes spécialisées travaillent sur le chantier, fragmentant le navire avec des machines puissantes. Les matériaux recueillis sont triés, avec une prévision de 25 000 tonnes de ferrailles à récupérer, dont 95 % seront recyclés, contribuant ainsi à des initiatives écologiques. Selon des sources, la société Sirmet sera chargée de valoriser ces ressources, envoyant le métal vers des fonderies telles que celle de Celsa à Boucau, dans les Pyrénées-Atlantiques.
Les enjeux de ce chantier ne sont pas seulement techniques : ils s'étendent à des dimensions économiques signifiantes. Le Grand Port Maritime de Bordeaux (GPMB) a investi plus de 10 millions d'euros dans cette opération, faisant de cet espace l'un des sites de déconstruction les plus modernes et performants d'Europe. Selon Guillaume Gabach, directeur des opérations au GPMB, « nous transformons le paysage maritime tout en préservant l'environnement ». Par ailleurs, l'espace libéré par le démantèlement permettra de faire place à de nouveaux projets maritimes.
Un futur projet de déconstruction de navires de la Marine nationale est déjà en préparation, ce qui illustre le renouvellement constant de la flotte. Ce cycle de vie des navires, de leur construction à leur démantèlement, souligne les défis et opportunités que la France rencontre dans la gestion de son patrimoine naval. À l'horizon, c'est également la mise en place de nouvelles infrastructures nécessaires pour accueillir ces futurs projets qui se dessine, notamment au travers du remplacement du bateau-porte du site.







