L'Union européenne tourne le dos au tout-électrique : quelles conséquences pour l'industrie auto ?

Le virage vers l'électrique prend un coup, l'UE abandonne ses ambitions de 2035.
L'Union européenne tourne le dos au tout-électrique : quelles conséquences pour l'industrie auto ?
Pour l’ONG Greenpeace, cette décision est un « cadeau de Noël en avance pour les fabricants chinois de voitures électriques ». | HANS LUCAS VIA AFP

En un tournant inattendu, l'Union européenne a décidé de renoncer à son engagement d'imposer l'interdiction de vente de voitures à moteur thermique d'ici 2035. Cette décision, annoncée le 16 décembre 2025, survient dans un contexte de crise profonde au sein du secteur automobile en Europe, traditionnellement un pilier de l'économie de la région.

Initialement intégrée au « Pacte vert européen » lancé en 2020, cette interdiction visait à aligner les ambitions de l'UE avec ses objectifs de neutralité carbone d'ici 2050. Pourtant, face aux défis économiques, la Commission européenne a opté pour un plan de soutien aux constructeurs automobiles, affirmant que des mesures doivent être prises pour préserver des milliers d'emplois.

Selon plusieurs experts, cette décision pourrait générer des effets mitigés sur l'industrie. Frédéric Sarraguet, économiste spécialisé dans la mobilité, a déclaré : « La flexibilité accordée aux constructeurs pourrait permettre une transition plus douce, mais cela compromet également nos objectifs environnementaux à long terme ».

Dans un pays qui possède des fabricants emblématiques comme Renault et Peugeot, le marché automobile est sous pression pour trouver un équilibre entre la nécessité d’innover rapidement et les besoins de rentabilité immédiats. Auto Plus souligne que plusieurs grandes marques commencent à repositionner leur stratégie autour des véhicules hybrides et à combustion interne, freinant ainsi l'élan vers une économie entièrement électrique.

En outre, de nombreuses organisations environnementales, telles que Greenpeace, expriment leur désapprobation, arguant que ce recul soulève des doutes quant à l'engagement sincère de l'Europe envers le climat et l'écologie. Charles Taveau, porte-parole de Greenpeace, a déclaré : « Ce revirement est un signal alarmant pour la planète. L'Europe doit être à la hauteur de ses ambitions, et non faire marche arrière. »

Ce changement de cap soulève également des questions sur la future apparence du paysage automobile en Europe. À une époque où de nombreux pays s'engagent vers des chemins de décarbonisation, l'UE semble faire du surplace, ce qui pourrait nuire à sa réputation de leader mondial des politiques écologiques. Face à cette situation, il est essentiel de suivre l'évolution des stratégies des constructeurs et des réglementations futures afin d'évaluer les impacts réels de cette décision.

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