Le 1er janvier marquera une date historique pour la Bulgarie, qui abandonnera son lev pour l'euro, devenant ainsi le 21e État membre à adopter la monnaie européenne. Le pays, avec une population de 6,7 millions d'habitants, se tient à un carrefour économique et social, suscitant des sentiments variés allant de l'enthousiasme au scepticisme.
Alors que les banques, entreprises et consommateurs s'adaptent à ce changement monumental, une partie de la population exprime des inquiétudes. De nombreux Bulgares, en particulier dans les zones rurales, ressentent un attachement à leur monnaie nationale et craignent les implications économiques de cette transition. Emil Ivanov, un retraité de Sofia, a déclaré : "Je suis contre, d'abord parce que le lev est notre monnaie nationale. Deuxièmement, l’Europe semble se diriger vers sa disparition." Cette méfiance vis-à-vis de l’intégration européenne est partagée par de nombreux citoyens.
Les raisons derrière cette adhésion à l'euro sont variées et incluent la conformité strictement exigée par l'Union européenne en matière d'inflation, de déficit budgétaire et de stabilité de la monnaie. La Bulgarie, déjà divisée sur cette question, doit naviguer dans un climat politique instable. Selon des analystes, le lien avec la Russie et la récente crise politique, marquée par la démission du gouvernement après des manifestations contre les augmentations d'impôts, ajoutent à l'incertitude.
Néanmoins, dans les rues de Sofia, les préparatifs vont bon train : les prix sont déjà affichés en lev et en euros dans les magasins. Les campagnes de communication du gouvernement mettent en avant des messages d'unité et de prospérité, promettant un « avenir commun », comme le note un récent spot publicitaire.
Veselina Apostovlova, une autre retraitée, voit le changement d'un bon œil : "Avec l'euro, il sera plus facile de voyager, sans avoir à changer de monnaie." Cette idée est partagée par de nombreux jeunes qui saluent cette étape comme une opportunité d'ouvrir de nouvelles portes économiques et culturelles.
Pour les experts, la transition vers l'euro pourrait générer des bénéfices économiques sur le long terme, tout en précisant qu’il sera essentiel d’assurer un soutien adéquat aux populations vulnérables pour éviter une hausse brusque des prix. D’après un rapport de BFMTV, le gouvernement devra également renforcer sa communication pour apaiser les craintes des citoyens.
Alors que le 1er janvier approche, la Bulgarie se prépare à ce défi monumental, avec l'espoir que cette intégration dans la zone euro renforcera son identité européenne tout en respectant son héritage national.







