Bruxelles (Belgique) – L'Italie et la France se sont unies pour demander le report de l'accord commercial entre l'Union européenne (UE) et le Mercosur, un tournant qui pourrait retarder la signature de Ursula von der Leyen prévue dans les jours à venir. Giorgia Meloni, Première ministre italienne, a déclaré que la signature était "prématurée" et qu'elle voulait d'abord des garanties solides pour le secteur agricole. Elle est convaincue que ces conditions seront réunies d'ici le début de l'année prochaine.
Cette décision est un revers pour la Commission européenne, qui avait insisté sur l'importance d'une signature rapide pour maintenir la crédibilité de l'UE auprès de ses partenaires latino-américains. Selon Olof Gill, porte-parole de la Commission, les leaders de l'UE examineront cette question lors du sommet prévu à Bruxelles
Au Brésil, le président Lula a exprimé son mécontentement et a lancé un ultimatum : "Si nous ne signons pas maintenant, le Brésil ne le fera plus sous ma présidence". Lula appelle à des négociations responsables et avertit qu'après tant de concessions diplomatiques, le Brésil pourrait devenir plus ferme dans ses demandes.
En parallèle, l'Italie, avec son soutien aux critiques de l'accord, pourrait former une minorité de blocage au sein de l'UE. Une situation qui pourrait rendre difficile la finalisation de l'accord malgré le soutien puissant de pays comme l'Allemagne et l'Espagne, qui cherchent à activer cet accord de libre-échange pour dynamiser leurs économies.
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, espérait finaliser cet accord lors du sommet du Mercosur prévu au Brésil, mais a été avertie qu'une majorité qualifiée des États membres est nécessaire avant tout engagement. La complexité de la situation se reflète également dans les craintes exprimées par les agriculteurs européens, qui dénoncent le projet d'accord, qui pourrait favoriser l'importation de produits agricoles d'Amérique du Sud.
Des manifestations sont prévues à Bruxelles pour adresser ces préoccupations, le secteur agricole craignant pour la stabilité du marché face à l'influx potentiel de viande, sucre, et soja sud-américains. En réponse, des mesures de sauvegarde ont été convenues pour protéger les produits sensibles, mais la France continue de faire pression pour obtenir plus de garanties. Comme l'a rappelé Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement français, "la France ne s'opposera pas à tout passage en force" de l'UE, soulignant la nécessité de prendre en compte les préoccupations nationales.
Alors que la dynamique autour de cet accord se renforce, il est clair que les tensions internes de l'UE devront être résolues si l'on veut que le projet Mercosur aboutisse enfin après plus de 25 années de négociations. La situation reste à suivre de près, avec des implications potentielles pour les relations commerciales futures entre l'UE et l'Amérique du Sud.







