Dans une décision marquante rendue jeudi, le tribunal administratif de Paris a annulé le refus du gouvernement français de rapatrier trois jeunes adultes, tous originaires de France, qui sont en Syrie depuis leur enfance. Ces jeunes, maintenant âgés de 22 et 23 ans, avaient été emmenés avec leurs parents pour rejoindre l'organisation Etat islamique (EI) alors qu'ils étaient encore des enfants.
À l’époque, leurs parents avaient pris cette décision, entraînant leurs enfants vers un destin tragique. Six ans après la chute de l'EI, ces jeunes ont été confinés dans des camps gérés par les forces kurdes, où leur santé et leur bien-être sont gravement compromis. Lors de l'audience, l'avocate de ces jeunes, Marie Dosé, a plaidé pour l'urgence de leur rapatriement, soulignant qu'ils n'avaient eu aucun choix dans cette situation.
Youssef B., l'un des rapatriés potentiels, souffre de blessures sévères, notamment à la tête, faisant de lui un cas désespéré. Elle a ajouté que les conditions de détention étaient alarmantes. L'un des autres jeunes, Adem C., est également dans un état critique, ayant été blessé à la jambe sans recevoir de soins adéquats. Quant à Amza B., il a récemment été transféré dans une prison en Irak, où son état de santé s'est détérioré.
Marie Dosé a exprimé sa crainte quant à la gravité de la situation d'Amza, discutant de ses blessures et de ses problèmes de santé. Elle déclare : "Il risquerait de périr dans ces conditions d'enfermement inhumaines."
Face à cette situation complexe, le ministère français des Affaires étrangères avait justifié refusant le rapatriement par la difficulté des opérations sur le terrain en Syrie. Toutefois, le tribunal a donné à l'État un délai de deux mois pour réexaminer les demandes de ces jeunes adultes. Cette décision est perçue comme une lueur d'espoir par leurs familles et leurs avocats, qui se battent pour leur retour.
Le cas des trois jeunes soulève des questions plus larges concernant la gestion des mineurs et des jeunes adultes ayant grandi en France mais se retrouvant dans des zones de conflit. Certains experts, comme Marie Dosé, appellent à une approche plus humaine et raisonnable pour traiter ces situations délicates.
Comme le rapporte Le Monde, cette décision pourrait ouvrir la voie à un changement de politique concernant le rapatriement des citoyens français impliqués dans des conflits à l'étranger. Les implications éthiques et juridiques de ce dilemme continuent de susciter un vif débat en France.







