Dans une tribune conjointe parue ce mardi dans The Guardian, les Premiers ministres Mette Frederiksen du Danemark et Keir Starmer du Royaume-Uni réclament une révision des normes migratoires européennes pour faire face aux enjeux du XXIe siècle. « Nous devons protéger nos frontières pour défendre nos démocraties », déclarent-ils.
Pour les dirigeants, il est essentiel que les gouvernements prennent en compte les préoccupations de leurs populations face à l'immigration, afin d'éviter que les mouvements populistes ne prennent le dessus. « Si les gouvernements responsables ne reflètent pas les préoccupations de leurs citoyens, les populistes l'emporteront », ajoutent-ils. Cette position s'inscrit dans le cadre d'une pression croissante sur l'Europe pour qu'elle renforce ses politiques migratoires.
Selon des données récentes, le Danemark a enregistré le nombre d'asile le plus bas depuis 40 ans, exception faite de l'année marquée par la pandémie de Covid-19. De son côté, le gouvernement britannique, sous l'impulsion des travaillistes, évoque « des expulsions massives de personnes qui n'ont pas le droit d'être ici », tout en prévoyant un renforcement des règles sur le droit d'asile.
Les deux chefs de gouvernement plaident également pour une modernisation de la Convention européenne des droits de l’homme. « Le système d’asile a été conçu pour une époque révolue [...] Nous protégerons toujours ceux qui fuient la guerre et la terreur, mais le monde a changé et le traitement des demandes d'asile doit s'adapter », soulignent-ils.
Ce texte a été publié à la veille d'une réunion à Strasbourg des pays membres du Conseil de l'Europe, et une semaine après la parution d'une nouvelle Stratégie de sécurité américaine qui met en lumière une Europe « se délabre » en raison de son inaction face à l'immigration.
Dans leur déclaration, les dirigeants insistent sur la nécessité d'une migration « ordonnée, gérée et durable ». « Les itinéraires irréguliers ne doivent pas être l'option de choix. Nous devons démanteler les réseaux de trafic humain qui exploitent le désespoir », concluent-ils.
Cette initiative a été accueillie avec un mélange d'approbation et de critique en Europe, certains experts arguant qu'un renforcement des politiques migratoires pourrait nuire aux droits humains et déstabiliser davantage les sociétés européennes. La question demeure : une telle réforme peut-elle réellement soutenir les démocraties sans compromettre les valeurs fondamentales du continent ?







