À moins de 100 jours des élections municipales, le Parti communiste français (PCF) se prépare à défendre ses territoires historiques. Dans un contexte de concurrence accrue avec La France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN), les communistes cherchent à limiter l'érosion de leur base locale, fortement affectée par des résultats nationaux décevants et des ambitions concurrentes.
Le PCF, troisième force politique en termes d'élus locaux en France, a su forger des alliances avec les socialistes et les écologistes dans plusieurs régions. Pierre Lacaze, vice-président de la région Occitanie, a affirmé : « Nous nous attendons à avoir environ 1 000 candidats PCF dans les villes de plus de 1 000 habitants, ce qui pourrait atteindre entre 1 000 et 2 000 au total. »
Fabien Roussel : un enjeu crucial pour le leadership
Le leader du PCF, Fabien Roussel, maire de Saint-Amand-les-Eaux, est pressenti pour se représenter. Ayant subi une défaite face au RN lors des législatives de 2024, sa candidature est cruciale. Un échec pourrait porter préjudice à ses ambitions pour la présidentielle de 2027. « La perte de l'ancrage local remettrait en question sa capacité à rassembler », souligne un cadre du parti.
La menace de LFI dans les bastions historiques
Le paysage politique se complique avec la montée de LFI, notamment en Île-de-France et dans d'autres zones historiquement communistes. Pierre Lacaze met en garde contre une confrontation PCF/RN dans des zones comme le Nord et les Bouches-du-Rhône. Il note que « Sète pourrait devenir un champ de bataille entre le PCF et le RN ». LFI, de son côté, se prépare à présenter des candidats dans plusieurs villes clés dirigées par le PCF, aggravant la menace d'une fragmentation du vote de gauche.
Alerte sur les accords locaux
Manuel Bompard, coordinateur de LFI, rejette l'idée d'une politique systématique contre le PCF. « Les accords sont décidés en fonction des enjeux locaux », explique-t-il. À Ivry-sur-Seine, des compromis ont été acceptés, mais d'autres villes, notamment en Seine-Saint-Denis, voient le PCF soutenir des listes LFI, un mouvement qui suscite des tensions au sein du parti.
Cette dynamique a également surpris des figures communistes comme Léon Deffontaines, qui a qualifié d'« insultante » la faveur accordée à LFI dans le 93. « Ces accords devront être réévalués », déclare-t-il. Dans le Val-de-Marne, où le PCF a perdu le contrôle en 2021, la situation reste délicate face à une LFI en pleine ascension, ayant récolté 32,7 % lors de la présidentielle de 2022 contre seulement 2,5 % pour Roussel.
Alors que le PCF s'interroge sur sa stratégie, cette élection de 2026 pourrait bien décider de son avenir sur la scène politique française et déterminer sa capacité à s'adapter à un électorat en mutation.







