À l'approche des fêtes, alors qu'une enseigne évoque des décorations de Noël, la réalité des classes révèle une problématique bien plus pressante : les enseignants se retrouvent souvent à débourser de leur poche pour des fournitures nécessaires à l'éducation de leurs élèves. Ce constat est partagé par de nombreux enseignants, comme le montre un récent sondage qui indique que 92,2 % des enseignants du primaire utilisent leurs propres ressources financières pour garantir une qualité d’enseignement.
Parmi ceux qui témoignent, Corinne, enseignante dans les Ardennes, souligne que ses dépenses annuelles peuvent atteindre près de 500 euros, un montant qu'elle estime être un investissement dans la classe plutôt qu'une dépense personnelle. Elle déplore que ces coûts soient devenus une norme que beaucoup acceptent sans jamais contester. Charlotte, professant depuis deux décennies à Marseille, fait écho à ses préoccupations en révélant qu'elle doit souvent acheter des livres et matériels didactiques, ce qui alourdit son budget déjà fragilisé par l'inflation.
Les témoignages affluent : « Nous avons trop normalisé le fait de dépenser notre argent pour le métier. Cela doit cesser ! », avertit Jean-François Gerrero, représentant syndical qui plaide pour une prise de conscience sur cette réalité. Des enseignants de divers horizons réclament un réel soutien institutionnel afin de ne plus faire peser ce fardeau sur leurs épaules.
Dans ce contexte d'incertitude, Muriel, enseignant à Poitiers, note que les générations précédentes avaient souvent accepté cette situation comme une fatalité. Cependant, elle réalise que les jeunes enseignants sont moins enclins à demander d'assistance. Cette évolution dans les mentalités pourrait changer la dynamique de la profession et pousser les instances dirigeantes à investir davantage dans l'éducation.
Si aucun changement n'intervient et que les enseignants renoncent à soutenir leur classe financièrement, cela pourrait mettre en péril l'avenir même de l'école publique, comme le souligne un expert lors d'une récente table ronde sur l'éducation. Ainsi, il est impératif de redéfinir la valorisation du travail des enseignants et de répondre à leurs besoins fondamentaux pour un avenir éducatif viable.







