Les discussions autour de l'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur prennent une tournure inattendue alors que la France appelle à un report du vote prévu cette semaine à Bruxelles. Cette mise en cause, exprimée par Emmanuel Macron, soulève des inquiétudes parmi les agriculteurs européens qui craignent l'impact de cet accord sur leur future compétitivité.
Ursula von der Leyen devait initialement se rendre au Brésil ce week-end pour signer cet accord, qui pourrait faciliter l'entrée en Europe de viande, sucre et autres produits sud-américains. Cependant, Paris considère que les conditions nécessaires pour protéger les agriculteurs français n'ont pas été satisfaites. « À ce stade, le compte n’y est pas pour protéger les agriculteurs français », a déclaré un représentant du gouvernement français.
La situation s'aggrave avec les syndicats agricoles qui prévoient des manifestations massives à Bruxelles, mettant en avant une opposition croissante à cet accord de libre-échange. De nombreux agriculteurs craignent que l'ouverture des marchés aux produits sud-américains nuise à la production locale, notamment dans des secteurs déjà vulnérables.
Dans les coulisses, des diplomates estiment que la France pourrait avoir du mal à bloquer l'accord, qui nécessite une majorité qualifiée pour être adopté. D'autres pays membres, comme l'Allemagne et l'Espagne, favorisent un avancement rapide de l'accord pour relancer leurs exportations face à une compétitivité accrue de la part de la Chine et des États-Unis.
Avant de partir au Brésil, von der Leyen doit obtenir un soutien des États membres cette semaine, mais des divergences persistent. La France insiste sur des mesures de sauvegarde renforcées pour rassurer ses agriculteurs, et le Parlement européen débat d'options en ce sens. Ce débat pourrait être crucial pour l’avenir de l’accord, déjà en discussions depuis plus de 25 ans.
Les experts s'accordent à dire que trouver un compromis sera essentiel pour éviter une crise au sein de l'UE. Pierre Chevalier, analyste économique au sein d'un institut de recherche, a noté que « la France doit faire face à une pression croissante pour approuver des mesures qui garantissent un certain niveau de protection pour ses agriculteurs tout en ne bloquant pas les avancées commerciales nécessaires pour l'UE ».







