Depuis sa prise de fonction en 2019, Ursula von der Leyen a su établir une coalition entre la droite, le centre et la gauche au sein de la Commission européenne. Cependant, comme rapporté par le journal Sud Ouest, cette alliance semble aujourd'hui compromise face à la montée des extrêmes au sein du Parlement européen.
Les récentes décisions du Parti populaire européen (PPE), dont est issue von der Leyen, de s'allier avec des groupes d'extrême droite ont provoqué des frictions avec ses partenaires sociaux-démocrates. Iratxe García, la cheffe du groupe S&D, a exprimé des réserves croissantes concernant ces alliances, soulignant que la stabilité politique de l'Europe ne peut se maintenir si des politiques sont négociées avec l'extrême droite. Une inquiétude partagée par plusieurs analystes politiques qui prédisent un bouleversement imminent si cette dynamique perdure.
Ursula von der Leyen est également critiquée pour son approche jugée trop libérale sur les questions environnementales et migratoires. Des réformes récentes qui affaibliraient les droits des demandeurs d’asile suscitent l’inquiétude parmi les membres du S&D. Selon des diplomates européens, un vote favorable à ces mesures pourrait être perçu comme un motif de censure contre la présidente de la Commission.
Malgré ces tensions, un soutien significatif demeure en faveur de von der Leyen, mais les conditions de son maintien au pouvoir semblent de plus en plus fragiles. La possibilité d'une motion de censure, bien que théorique et difficile à atteindre en raison des seuils nécessaires, demeure sur la table si des fractures plus profondes viennent à se former.
David Carretta, expert politique, indique que l'inquiétude principale réside dans le fait qu'une majorité pourrait, à l'avenir, se prononcer contre la confiance en von der Leyen. Cela placerait la Commission dans une position délicate, mettant en jeu sa légitimité au sein des institutions européennes.
Alors que l'Union européenne fait face à des défis externes considérables, comme les tensions géopolitiques croissantes avec la Russie et la redéfinition des relations transatlantiques sous l’effet de politiques populistes, le sort de von der Leyen n’a jamais été aussi incertain. À moins qu’elle ne parvienne à redresser la barre et à rétablir la confiance avec les partis de gauche, son mandat à la présidence pourrait être radicalement réévalué.







