Deux policiers ont été reconnus coupables de violences volontaires aggravées et condamnés à trois ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Créteil, pour avoir intentionnellement percuté un motard sur l'A4, près de Charenton-le-Pont, en octobre 2025.
Dans cette affaire, le major Eric B., âgé de 53 ans, et le gardien de la paix Nils P., âgé de 26 ans, ont également reçu une interdiction d'exercer leur fonction de policier pendant un an et de porter une arme. Le jugement a surpris beaucoup de ceux qui suivaient le procès, car il est plus sévère que les réquisitions du parquet, qui avait proposé une peine de dix-huit mois de prison avec sursis.
« Nous sommes satisfaits de cette décision qui démontre une évolution dans la justice quant à la gravité des violences policières », a commenté Arié Alimi, l'avocat du motard, mettant en exergue la prise de conscience croissante autour du sujet. Le 14 octobre, des images filmées par une caméra embarquée ont montré la voiture de service des policiers se déportant vers le motard Hugo Van Rooij, alors qu’un des policiers sort son bras par la fenêtre dans un geste qui était nettement visible.
Les vidéos ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, suscitant une forte réaction du public. Hugo Van Rooij, âgé de 37 ans, a exprimé les conséquences psychologiques de l'accident, mentionnant avoir des troubles de sommeil et des difficultés de concentration depuis les événements. « C'est un traumatisme que mon cerveau ne sait pas comment gérer », a-t-il déclaré.
Durant les débats, les deux policiers ont plaidé que la collision n'était pas intentionnelle. Eric B. a reconnu qu'il avait mal évalué la vitesse du motard, avouant « une faute de conduite ». Cependant, la cour n'a pas été convaincue par leurs arguments et a jugé que leur comportement était inacceptable.
Ce verdict représente un tournant dans la lutte contre les abus policiers en France et fait écho à la montée de la violence policière, une préoccupation croissante pour les citoyens et les organismes de défense des droits humains. De nombreux experts soutiennent que de telles décisions judiciaires sont nécessaires pour restaurer la confiance du public dans les forces de l'ordre.
Les événements de l’A4 devraient inciter à une réflexion plus profonde sur les pratiques policières, notamment en ce qui concerne le comportement en situation de stress ou d'urgence. Les récents appels à une meilleure formation et à la responsabilité des policiers s'intensifieront à la suite de ce jugement, marquant une étape importante dans la quête de justice.







