Selon un rapport de l’Agence internationale de l'énergie (AIE), la demande mondiale de charbon pourrait frôler un nouveau record en 2025, atteignant environ 8,85 milliards de tonnes. Cela représente une légère hausse de 0,5% par rapport à l'année précédente, confirmant ainsi la dynamique persistante de ce combustible fossile malgré un contexte environnemental de plus en plus préoccupant.
Le rapport, publié ce mercredi, souligne que la consommation de charbon est en partie soutenue par des politiques favorables aux énergies fossiles. En particulier, les décisions de l’administration Trump ont contribué à maintenir l’utilisation du charbon, notamment aux États-Unis, où la consommation a augmenté après plusieurs années de déclin. L'AIE précise que, malgré cette tendance à la hausse pour 2025, il est prévu que la demande commence à diminuer d'ici 2030, sous l'effet d'une montée en puissance des énergies renouvelables.
Keisuke Sadamori, directeur des marchés de l'énergie à l’AIE, anticipe que 2025 pourrait également être l'une des années les plus chaudes jamais enregistrées, ajoutant ainsi une ironie à cette situation où la consommation d'un combustible carboné continue d'augmenter lorsque les preuves du changement climatique se multiplient. Il indique que bien que la demande globale de charbon ait atteint un plateau, les estimations prévoient une baisse progressive d'ici 2030, ramenant la consommation aux niveaux de 2023.
Des experts notent que la part de l'électricité produite à partir de charbon dans le mix énergétique mondial devrait passer de 41% en 2013 à environ 34% en 2025, ce qui représente la plus faible proportion jamais enregistrée par l’AIE. Christine Shearer de Global Energy Monitor attire l’attention sur le fait que cette situation pourrait signaler la fin d'une ère de croissance pour le charbon, appelant les investisseurs à repenser leurs stratégies.
Dans ce contexte, la Chine, le plus grand consommateur de charbon, continue de dominer le marché, représentant à elle seule 56% de la demande mondiale. Alors que la consommation y reste stable, d'autres régions voient des variations notables. Par exemple, l'Inde, autrefois moteur de la croissance de ce marché, a souffert d'une mousson particulièrement intense, entraînant une réduction de la demande pour la troisième fois en 50 ans. D’un autre côté, la hausse des prix du gaz naturel aux États-Unis et les politiques pro-charbon ont permis une reprise de la consommation après une longue période de déclin.
Enfin, en Europe, après une baisse significative en 2023 et 2024, la demande n'a reculé que de 3% cette année, ce qui souligne la fragilité de la transition énergétique. Comme indiqué par l’AIE, malgré les précarités liées aux conditions climatiques et à l'intégration des énergies renouvelables, la tendance mondiale penche vers une stabilisation avant une réduction future de la consommation de charbon.
Les prévisions indiquent également que l'Inde pourrait connaître la plus forte hausse de sa consommation de charbon dans les années à venir, avec une augmentation de plus de 200 millions de tonnes d'ici 2030. En revanche, l’Asie du Sud-Est devrait enregistrer la croissance la plus rapide, dépassant 4% par an. Toutefois, l'AIE avertit que de multiples incertitudes pourraient affecter ces perspectives, en particulier en Chine, où le rythme d'intégration des capacités d'énergie renouvelable pourrait jouer un rôle crucial.







