Deux individus seront jugés en février 2025 pour leur implication dans le vol de cigarettes survenu cet été. L’un des suspects est accusé d’avoir incendié un fourgon utilisé lors de l’opération criminelle, alors que celui-ci était sous scellés, dans un effort désespéré pour détruire les preuves.
Le 15 juillet 2024, un habitant du Kremlin-Bicetre (Val-de-Marne) pénètre dans une fourrière à Vaujours, où se trouve le véhicule ayant servi à transporter une cargaison de cigarettes volées, dérobée à Juilly (Seine-et-Marne). Les enquêteurs pensent qu'il a voulu effacer toute trace de son méfait. Malheureusement pour lui, le résultat a été dévastateur : les flammes se sont rapidement propagées, entraînant des brûlures graves sur ses membres. Malgré cela, cet homme a été interpellé par le Service interdépartemental de la police judiciaire de Meaux.
Toutefois, lors de son passage devant les enquêteurs, il est resté silencieux, tout comme au tribunal correctionnel de Meaux, où il a demandé un renvoi pour préparer sa défense. Il sera donc jugé le 18 février prochain et a été placé en détention provisoire. Son avocate, Me Agnès Moron, a plaidé pour un contrôle judiciaire, insistant sur la présomption d’innocence.
Un préjudice estimé à 100 000 euros
L'autre suspect, également âgé d'une trentaine d'années, a été jugé à ses côtés. Bien qu'il conteste les accusations, son avocat a fait valoir que son client ne se trouvait pas sur les lieux du vol, soulignant l'absence de preuves tangibles. « Son téléphone ne borne pas sur les lieux des faits », a déclaré Me Aïley Alagapin-Graillot. D'ailleurs, il a dénoncé les conditions de garde à vue de son client, qui aurait été menotté à une chaise durant son interrogation, ce qui soulève des questions sur le traitement des suspects.
Le jour du braquage, vers 6 heures, des livreurs chargés d’apporter des cigarettes dans un bar-tabac de Juilly se sont retrouvés face à un groupe d’individus masqués et armés de marteaux. Les victimes ont été contraintes de se coucher au sol, tandis que les malfrats transféraient les cartons de cigarettes dans leur propre véhicule avant de quitter les lieux après avoir aspergé d'extincteur le camion de livraison et l'intérieur du commerce.
Une technologie au service de l'enquête
Ce que ces voleurs ignoraient, c'est qu’un des cartons contenait une puce GPS, qui a permis aux autorités de suivre leur trajet, passant par des communes telles que Le Pin et Brou-sur-Chantereine, avant de se terminer dans une allée à Chelles, où un Renault Master impliqué dans le vol a été retrouvé. Ce même véhicule a été analysé par la police scientifique avant d’être transféré à la fourrière de Vaujours.
Deux jours plus tard, l’incendie a ravagé le lieu, causant d’importants dégâts, évalués à 55 000 euros. La vidéosurveillance a capturé le moment où l’homme, brûlé, se débarrasse de ses vêtements avant d'être déposé par son complice près de l’hôpital Henri-Mondor à Créteil.
Cette affaire met en lumière non seulement l'audace des voleurs mais aussi l'importance de la technologie dans la lutte contre la criminalité. D’après un expert en criminologie, « l’utilisation de puces de géolocalisation est devenue indispensable pour les enquêtes modernes. Cela permet non seulement de suivre les mouvements des suspects, mais aussi de recueillir des preuves solides contre eux. » D'autres sources, comme FranceInfo, soulignent l'importance du renforcement des mesures de sécurité pour les transports de marchandises précieuses, notamment à travers l'amélioration des formations des employés afin de minimiser les risques d'agressions.







