Selon des données récentes de l'Insee, l’espérance de vie à la naissance varie significativement en fonction du niveau de revenu. Les personnes les plus aisées jouissent d'une espérance de vie beaucoup plus élevée que celles issues de milieux modestes. Par exemple, les hommes les plus riches peuvent espérer vivre jusqu'à 85 ans, tandis que les plus défavorisés ne franchissent souvent pas la barre des 72 ans.
Ce constat met en lumière des écarts inquiétants : entre 2012 et 2024, le fossé en matière d’espérance de vie entre les 5 % les plus riches et les 5 % les plus pauvres a légèrement augmenté. Pour les hommes, cet écart est passé de 12,7 à 13 ans. Chez les femmes, la différence est moins marquée, mais demeure notable, atteignant 9 ans.
Facteurs de l’inégalité prolongée
Il est impératif de se demander pourquoi cette disparité existe. Plusieurs éléments sont à considérer :
- Le niveau de vie détermine l'accès aux soins de santé. Selon l'Insee, 3,2 % des individus parmi les 20 % les plus pauvres renoncent aux examens médicaux pour des raisons financières, contre seulement 1,8 % de l'ensemble de la population.
- Les catégories sociales et le diplôme influencent directement la santé. Par exemple, les travailleurs qualifiés sont généralement moins exposés aux risques professionnels que les ouvriers. Les données montrent que 21 % des adultes sans diplôme fument quotidiennement, contre seulement 13 % chez ceux qui ont un diplôme de l’enseignement supérieur, comme l'explique une recherche de Santé Publique France.
- De plus, la capacité à comprendre les informations de santé, souvent appelée littératie en santé, est également influencée par le niveau d'éducation et de revenu.
- A noter également que la mauvaise santé peut freiner l’accès à des opportunités professionnelles, créant ainsi un cercle vicieux.
Maladies chroniques et inégalités sociales
Les statistiques révèlent que chez les hommes de 50 ans, 8,3 ‰ meurent parmi les plus pauvres, comparé à 1,2 ‰ chez les plus riches, exposant une différence choquante. Le risque de décès des hommes modestes est donc sept fois supérieur à celui des hommes aisés. Cet écart se réduit avec l'âge, mais il est particulièrement marquant à 50 ans, âge où les maladies chroniques frappent les couches sociales les moins favorisées de manière disproportionnée.
Au-delà des chiffres, cette situation soulève des questions fondamentales sur la justice sociale en matière de santé. Selon le Dr. Emilie Leclerc, une experte en santé publique, “ces constats soulignent l’urgence d’une politique de santé inclusive qui aborde les racines des inégalités”.
En définitive, comme le soulignent plusieurs études, notamment celles de l’Inserm, la richesse ne fait pas seulement vivre plus longtemps mais redéfinit fondamentalement le paysage de la santé et du bien-être en France.







