Créteil (AFP) – Un tribunal correctionnel a jugé deux policiers coupables de violence volontaire aggravée, leur infligeant une peine de trois ans de prison avec sursis. Ce verdict fait suite à l'incident survenu sur l'A4 en région parisienne, où un motard a été délibérément heurté par le véhicule de service des agents.
Le major de police, Eric B. (53 ans), et le gardien de la paix, Nils P. (26 ans), ont également été interdits d'exercer leur profession de fonctionnaire de police et de porter une arme pendant une durée d'un an. Il s'agit d'une décision plus sévère que celle demandée par le parquet, qui avait requis 18 mois de prison avec sursis et une interdiction d’exercer pour deux ans.
« Ce jugement est une avancée significative dans la lutte contre les violences policières », a affirmé l'avocat du motard, Me Arié Alimi, soulignant l'évolution de la conscience collective sur ce sujet.
L'incident a été documenté par une caméra embarquée, montrant la voiture de police se diriger intentionnellement vers le motard, Hugo Van Rooij. Les images, devenues rapidement virales, ont suscité une large indignation. L'accident a laissé des séquelles psychologiques profondes chez la victime, qui a déclaré : « Ce traumatisme est difficile à gérer. Je ressens beaucoup de stress et mes nuits sont agitées. »
Lors de l'audience, les deux agents ont contesté l'intentionnalité, arguant d'une erreur de jugement de la part de Eric B., qui a reconnu avoir mal évalué la vitesse de la moto. Son coéquipier, Nils P., se trouvait malade ce jour-là et avait laissé son supérieur conduire.
Les explications des accusés ont été rejetées par la cour, qui a estimé que le comportement des policiers était inacceptable. Selon le sociologue Philippe P., expert en violences policières, « ce verdict pourrait contribuer à restaurer la confiance du public envers les institutions », mais il reste encore du chemin à parcourir.
Alors que la France continue de débattre autour des violences policières, cet incident et sa répercussion juridique illustrent une prise de conscience croissante des abus de pouvoir dans les forces de l'ordre.







