Paris (France) – La tension monte en France, alors que les agriculteurs intensifient leurs manifestations en réponse à la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) bovine. Ce fléau, qui a déjà provoqué un émoi considérable dans les régions agricoles, exerce aujourd'hui une pression sans précédent sur les agriculteurs du Sud. Ces revendications ont gagné du terrain jusqu'à Bruxelles, où la France s'érige contre l'accord de libre-échange entre l'UE et le Mercosur.
Multiplication des blocages
Prévu déjà comme un jour de départs compliqués, ce vendredi pourrait être encore plus troublé par de nouvelles actions. Le gestionnaire d’autoroutes Vinci a déjà signalé que quatre axes majeurs sont perturbés dans le Sud-Ouest. En Nouvelle-Aquitaine, la situation reste tendue sur l'A64, crucial pour les vacanciers en route vers les Pyrénées, alors que l'A20 est fermée entre Aussonne et Cahors-Nord, Impactant gravement la circulation.
Dans le Sud-Est, bien que la circulation ait été rétablie sur l'A7, la mobilisation continue, avec des rassemblements prévus autour d'Avignon. De plus, les agriculteurs continuent de générer des perturbations significatives sur l'A10, entre Meung-sur-Loire et Tours. Ces blocages sont exacerbés par les actions de tracteurs à vitesse réduite, également constatées en Charente-Maritime et à Amiens.
Au cœur de ce mouvement, une cinquantaine d’agriculteurs de la Confédération paysanne ont manifesté à Lille, tandis qu'à Lyon, environ 450 membres se sont rassemblés, soutenus par des députés de La France Insoumise. Dans les Deux-Sèvres, des agriculteurs de la Coordination Rurale ont déversé divers déchets pour attirer l'attention sur leur détresse, témoignant de la montée des tensions.
Vaccinations et enjeux sanitaires
La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a insisté sur l’importance des vaccinations pour contrôler la DNC. Près de 400.000 doses de vaccins ont été envoyées dans le Sud-Ouest pour atteindre l'objectif ambitieux de vacciner 750.000 bovins dans les semaines à venir. Genevard a confirmé que l’administration des vaccins a déjà commencé, avec l'engagement de vacciner tous les troupeaux des "1.000 exploitations de l'Ariège" d'ici la fin de l'année.
Pour le préfet des Pyrénées-Atlantiques, l'urgence de la situation est claire : "Nous devons atteindre une immunité collective d'ici février pour endiguer cette crise". Bien que la ministre ait rassuré quant à l'absence de foyers actifs, elle a souligné que "la vaccination représente une lueur d'espoir pour les éleveurs".
Réactions à Bruxelles
À Bruxelles, des milliers d’agriculteurs français ont rejoint une manifestation massive avec 950 tracteurs, protestant contre l'accord de libre-échange avec les pays du Mercosur, qui semble menacer la viabilité de l'agriculture européenne selon la FNSEA. Ce dernier a estimé qu'au moins 4.000 Français ont participé à cette mobilisation, période parfaite pour attirer l'attention sur les enjeux agricoles, notamment à l’approche des grands rassemblements de fin d'année.
Les autorités, perplexes face à cette crise, sont appelées à agir. Le Premier ministre Sébastien Lecornu a mené des discussions discrètes avec des éleveurs de l'Ariège et, ce vendredi, doit rencontrer les représentants de plusieurs syndicats agricoles pour déceler des solutions face à cette turbulence grandissante.
Au milieu de cette agitation, le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a mis en garde contre des blocages trop durs qui pourraient perturber la circulation et le transport de marchandises, particulièrement critiques en cette période de fêtes, soulignant l’importance économique d’un rétablissement rapide de la situation.







