L’ancien Premier ministre et député des Républicains, Michel Barnier, a annoncé ce lundi qu'il choisira de s'abstenir lors du vote du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) prévu à l'Assemblée nationale ce mardi 9 décembre. Il a souligné qu'un grand nombre de ses collègues emboîteront le pas, témoignant ainsi d'une large opposition au texte proposé par le gouvernement dirigé par le Premier ministre Sébastien Lecornu.
Barnier a précisé que, bien qu'il y ait « quelques élus » au sein de son groupe qui pourraient soutenir le budget, la majorité semble pencher vers un refus ou une abstention. « C'est un des pires PLFSS depuis des années », a lancé Bruno Retailleau, président du parti, appelant à un vote contre. Ces déclarations révèlent des dissensions croissantes parmi les Républicains au sujet des priorités budgétaires et des réformes gouvernementales.
Le député Barnier est en désaccord avec certaines des décisions prises sous le gouvernement actuel, notamment concernant les concessions faites au Parti socialiste qui, selon lui, risquent de compromettre l'équilibre budgétaire. Il a commenté : « On ne peut pas sacrifier les générations futures au chantage du PS », signalant ainsi son inquiétude face à des changements potentiels au niveau des retraites, qui ont été suspendus grâce à une pression politique.
Dans un contexte où les tensions politiques sont palpables, Barnier estime que le gouvernement peut encore corriger le tir et a refusé de considérer la démission de Lecornu comme une option en cas de rejet du PLFSS. « Le gouvernement peut rester en place et revoir sa copie », a-t-il affirmé, admettant que la situation actuelle était moins critique que l'année précédente, où il avait été contraint de quitter son poste à cause d'une motion de censure.
En ce qui concerne la politique à long terme de son parti, Barnier a clairement exprimé son opposition à toute alliance avec le Rassemblement national, malgré des appels à une unification des droites. Il a déclaré : « Il n’y aura pas d’alliance, ni association avec des partis d’extrême droite. Nous n’avons pas les mêmes valeurs ». Barnier appelle plutôt à reconnecter avec les électeurs déçus par la mise en œuvre des politiques récentes du parti.
Alors que l'Assemblée s'apprête à voter sur le projet de loi, les attentes concernant l'issue sont encore floues, avec des voix qui s'élèvent tant dans le camp des opposants que dans celui des partisans, illustrant la complexité du paysage politique actuel.







