Alors que les épidémies animales deviennent de plus en plus fréquentes, l'Organisation Mondiale de la Santé Animale (OMSA) souligne l'importance cruciale de la vaccination dans la prévention des crises sanitaires. Un rapport récent de l'OMSA affirme que ce n'est plus une option, mais une nécessité pour protéger les élevages, assurer la sécurité du commerce et prévenir des désastres écologiques.
Les maladies animales, exacerbées par la mobilité humaine, le changement climatique et la dégradation des écosystèmes, ne peuvent plus être contenues simplement grâce à des mesures de biosécurité. En ce sens, la France est devenue le premier pays de l'UE à lancer une campagne nationale de vaccination systématique pour les canards, face à des vagues répétées de grippe aviaire hautement pathogène. Cette initiative a été le fruit d'une collaboration étroite entre l'État, les vétérinaires et les acteurs de la filière, illustrant un tournant majeur dans la gestion des crises sanitaires.
Le Dr Marie-Christine Le Gal, déléguée de l'OMSA pour la France, déclare : "La France a été pionnière sur cette question, et notre rôle maintenant est de soutenir cette évolution à l’échelle mondiale, en partageant notre expérience et en faisant évoluer les pratiques." En effet, la vaccination ciblée et la surveillance rigoureuse ont prouvé leur efficacité. Elles ont permis de maîtriser les foyers épidémiques tout en diminuant le recours aux abattages massifs, apportant ainsi une certaine sécurité aux échanges internationaux.
En outre, la vaccination contribue à la lutte contre la résistance aux antibiotiques, un enjeu de santé publique majeur. L'OMSA insiste sur la nécessité de prévenir les maladies plutôt que de les traiter. Ce principe, en faveur d'une stratégie sanitaire durable, est également soutenu par de nombreuses voix dans le domaine vétérinaire et de la santé publique.
Les plateformes de suivi de maladies et d'antimicrobiens comme WAHIS et ANIMUSE, mises en place par l'OMSA, sont des outils précieux pour anticiper les crises. Grâce à des données partagées et normalisées, les pays peuvent détecter plus tôt les problèmes de santé animale et ajuster leurs politiques de vaccination en conséquence.
Cette approche s'inscrit dans la vision du concept "Une seule santé", qui relie santé animale, humaine et environnementale. Les récents foyers de grippe aviaire chez les mammifères et les pertes massives d'oiseaux sauvages illustrent les dangers d'une rupture des frontières entre les espèces. "La santé animale est aussi notre santé. C'est la santé de tous," rappelle le Dr Emmanuelle Soubeyran, directrice générale de l'OMSA, soulignant l'importance d'une approche intégrée pour faire face aux défis sanitaires futurs.







