Le récent coup d'État avorté au Bénin a mis en lumière l'implication cruciale de la France dans la gestion de la crise. Selon des sources proches du gouvernement français, Paris a apporté un soutien logistique et technique aux forces loyales, répondant à une demande émanant de Cotonou. Mais cette aide soulève des interrogations quant aux limites de l'ingérence.
Dans la nuit du 6 au 7 décembre, des communications émanant de militaires perturbateurs ont provoqué une alerte au sein des autorités françaises. Emmanuel Macron a rapidement échangé avec le président béninois, Patrice Talon, tandis que les coups de feu retentissaient dans la capitale. Des forces spéciales françaises, déjà stationnées dans la région, ont été mises en alerte. Le soutien de Paris, exprimé sous forme de solidarité logistique, a néanmoins déclenché une vague de désinformation, accusant la France d'intervenir directement dans les affaires internes béninoises.
Les accords de coopération militaire entre la France et le Bénin, en vigueur depuis 1977, ont été renforcés au fil des ans, en réponse à la menace grandissante du djihadisme dans la région. Des militaires français participent à l'entraînement des forces béninoises, dans un contexte de montée des tensions sécuritaires. Selon plusieurs médias français, cette coopération se matérialise par la fourniture d'armements et de formations essentielles pour faire face à la menace croissante des groupes armés au nord du pays.
Le rôle du renseignement français a également été déterminant dans la gestion de cette crise. En coordination avec les autorités nigérianes, des informations partagées ont conduit à des frappes aériennes ciblées contre les insurgés, contribuant à la défaite des forces putschistes. Ce niveau de coopération renforcée avec le Nigéria souligne l'importance stratégique que représente le Bénin pour la France dans une région en proie à l'instabilité.
Cependant, cette assistance technique a exacerbé les tensions sur les réseaux sociaux, où des discours néopanafricanistes s'opposent à la présence française sur le continent. Les partisans de l'Alliance des États du Sahel, comme Kemi Seba, ont alimenté des théories complotistes, accusant Paris de manigances pour contrôler la situation politique à Cotonou. La rumeur a circulé que des membres du gouvernement s'étaient réfugiés à l'ambassade de France, une affirmation rapidement démentie par le Quai d'Orsay.
Alors que le Bénin se prépare pour les élections présidentielles d'avril 2026, la France se retrouve dans une position délicate. La perception de son rôle sur le terrain reste un défi majeur. L'Élysée doit jongler entre le soutien à un partenaire clé contre le terrorisme et la nécessité de ne pas aggraver la défiance croissante envers l'influence occidentale en Afrique de l'Ouest. Ce paradoxe souligne l'importance d'une communication claire pour maintenir la confiance dans une région où chaque geste est scruté et interprété avec suspicion.







