Le président des Républicains a interrogé Emmanuel Macron sur son positionnement concernant l'accord de libre-échange UE-Mercosur, lors d'une conférence de presse marquante.
Ce lundi 15 décembre, à Paris, Bruno Retailleau, chef de file des Républicains, a exhorté Emmanuel Macron à préciser sa vision de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, qui regroupe l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay. La France a récemment demandé à la Commission européenne de repousser les discussions sur cet accord, arguant que les conditions actuelles ne sont pas satisfaisantes pour avancer. Retailleau a insisté sur l'importance pour le président de sortir de l'« ambiguïté », en affirmant la nécessité d'un choix clair pour protéger les intérêts des agriculteurs français, nettement opposés à la ratification.
Une résistance bien ancrée des Républicains
Les Républicains, selon les déclarations de Retailleau, sont traditionnellement favorables aux accords de libre-échange en tant que leviers de croissance économique et d'échanges internationaux. Toutefois, il a précisé que l'accord prévu avec le Mercosur doit garantir un équilibre pour éviter de pénaliser l'agriculture française. « Nos atouts agricoles, renforcés par une diversité de climats et une terre fertile, sont en danger, » a-t-il souligné. Ce dernier est en phase avec l'avis de 80 % des Français, qui s'opposent à cet accord, ainsi qu'avec la majorité des agriculteurs.
Des demandes françaises laissées en suspens
Du côté du gouvernement, l'entourage d'Emmanuel Macron a confirmé que le président a demandé à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, de retarder l'analyse de l'accord, en notant que les dispositions actuelles sont insuffisantes pour protéger les agriculteurs. Matignon a aussi reconnu la nécessité d'intégrer des mesures de sauvegarde comme des normes de sécurité alimentaire équivalentes et des protections contre d’éventuelles perturbations de marché.
L'accord, qui vise à établir un marché commun de 722 millions de consommateurs, continue de susciter des inquiétudes parmi les agriculteurs. Le Parlement européen doit examiner le 16 décembre des dispositifs de suivi concernant des produits tels que la viande bovine et le sucre. Après avoir promis des augmentations de garantie en septembre dernier, la France considère les propositions actuelles comme jugeant encore trop faibles avant le sommet prévu à Foz do Iguaçu le 20 décembre. Selon des experts de la Confédération paysanne, un rejet de l'accord en l'état actuel serait un signal fort pour préserver la souveraineté alimentaire de la France.







