Loin des projecteurs, un procès crucial se déroule à Marseille, mettant en lumière les enjeux politiques et familiaux de l’extrême droite française. Yann Bompard, maire d’Orange et fils de Jacques Bompard, ainsi que Marie-France Lorho, députée Rassemblement National du Vaucluse, sont jugés pour un emploi présumé fictif, un affrontement judiciaire qui pourrait bouleverser leurs aspirations aux élections municipales de mars prochain.
L’histoire politique de Mme Lorho est intimement liée à celle de Jacques Bompard, ancien maire d’Orange. En 2001, celle qui était alors déléguée médicale a commencé sa carrière politique sous sa tutelle, devenant conseillère municipale et première adjointe avant d’être élue députée en 2017 pour la Ligue du Sud, un parti qu’il a fondé. Depuis, les relations entre les deux politiciens, initialement harmonieuses, ont pris une tournure plus conflictuelle.
Le procès examine la période entre décembre 2021 et février 2023, durant laquelle Yann a remplacé son père en tant que maire après la condamnation de ce dernier pour prise illégale d'intérêts. L’Assemblée nationale, partie civile, évalue le préjudice à 75 000 euros, un chiffre qui illustre l'ampleur des accusations.
Lors de l’audience, Bompard et Lorho ont défendu l’existence d’un véritable travail, mettant en avant les articles publiés sur les réseaux sociaux et la communication avec les administrés. Toutefois, des enregistrements d’une conversation entre Lorho et un autre collaborateur soulèvent des doutes quant à la réalité de cet emploi. Ces éléments renforcent les soupçons de l'accusation, qui mentionne un « télescopage » des fonctions occupées par Yann Bompard, entre son rôle de maire et celui de collaborateur parlementaire.
La députée souligne qu'il n'y avait pas de lien de subordination entre eux, invoquant le respect dû à Jacques Bompard. Pourtant, elle a témoigné avoir ressenti une pression, craignant des répercussions sur sa relation avec lui si elle décidait de se séparer de Yann. De plus, elle affirme avoir été la cible d'insultes de la part de l'entourage de Jacques lors des marchés, illustrant les tensions au sein de cette famille politique.
Le procès prend une tournure particulièrement intéressante car, malgré des divergences d’opinion, Yann Bompard insiste sur la nécessité de ses multiples fonctions. Il explique qu’il se rendait à des réunions locales sous différents casquettes, affirmant qu’il n’a jamais eu l’impression de détourner des fonds. Cependant, l’accusation fait valoir qu’il n’existe pas de justification pour cumuler plusieurs salaires, une réalité qui pourrait peser lourd dans la balance de ce procès.
Alors que les prochaines élections approchent, l’issue de ce procès pourrait transformer la dynamique politique à Orange. Des experts politiques soulignent que les conflits internes au sein du Rassemblement National pourraient affaiblir leur position dans cette région. Les ambitions de Yann et Lorho reposent désormais sur le verdict de ce tribunal, qui aura un impact significatif sur leur avenir politique. La décision finale est attendue avec impatience, tant par les acteurs concernés que par les électeurs du Vaucluse.







