Au cœur de l'hôpital de Bergerac, en Dordogne, une vague de contestation s'est levée autour d'une réforme de l'organisation du travail qui suscite l'inquiétude parmi le personnel. Le 15 décembre, les syndicats Unsa et CGT ont organisé une assemblée générale dans le hall de l'établissement, attirant près de 80 agents, des soignants aux administratifs.
Cette mobilisation est sans précédent selon Gwladys Vil, salariée de l'hôpital depuis 15 ans. Elle dénonce un « passage en force » de la direction suite à l'annonce d'une nouvelle structure des pauses. Cela implique des coupures imposées de 45 minutes à une heure et demie par jour dès janvier 2026 pour certains personnels administratifs. Une mesure jugée inacceptable, qui viendrait s'ajouter à des changements déjà controversés.
Actuellement, la journée de travail standard est de 7h30, incluant 20 minutes de pause, qui seraient remplacées par une coupure non rémunérée. « Cela rallonge le temps de présence », explique-t-elle, un changement qui affecte particulièrement les femmes, souvent responsables de la garde des enfants, selon Delphine Dory, secrétaire adjointe de la CGT. Le changement est d'autant plus vexant que l'hôpital ne prévoit pas d'espaces adaptés pour les pauses, laissant les agents dans une situation délicate.
La réforme intervient après une période où d'autres concessions avaient déjà été faites, comme la perte d'un jour de RTT, et la non-compensation du temps d'habillage. Les appels à une mobilisation continue à l'approche du prochain Comité Social et Économique (CSE) ne laissent pas de doute sur l'intention du personnel de revendiquer des conditions de travail justes.
Interrogé sur ces inquiétudes, le directeur de l'hôpital, Mathieu Labat, a confirmé que la réforme concernait pour le moment une trentaine de personnes, tout en soulignant la nécessité de s'adapter à des contraintes financières sévères. Cependant, nombreux sont ceux qui redoutent que cette mesure n'augmente la pression sur un personnel déjà à bout. « La direction doit faire preuve de flexibilité pour tenir compte des besoins réels des agents », a commenté un syndicaliste, appelant à plus de dialogue et à des actions concrètes.
Alors que les agents prévoient de se rassembler encore avant le prochain CSE, la situation du centre hospitalier de Bergerac semble indiquer un besoin urgent de réévaluation des pratiques managériales pour éviter une escalade des tensions.







