Avec l'essor impressionnant des voitures à prolongateur d’autonomie, ou Erev, la Chine semble prendre une route que l'Europe a abandonnée. Cette technologie, qui combine un moteur thermique servant de générateur et un moteur électrique propulsant les roues, pourrait bien redéfinir le paysage automobile.
Le concept d'Erev, qui n'a pas réussi à s'imposer sur le marché européen, soulève à nouveau l'intérêt des consommateurs et des constructeurs en Chine. Avec un étiquetage favorable du gouvernement sous le label New Energy Vehicle, ces modèles bénéficient de subventions significatives, ce qui favorise leur adoption. En conséquence, la technologie Erev connaît une popularité croissante dans un pays où les véhicules électriques (VE) et hybrides sont en pleine expansion.
Un fonctionnement distinctif
Contrairement aux hybrides conventionnels, où le moteur thermique et le moteur électrique collaborent pour propulser le véhicule, les Erev ont une approche unique : le moteur thermique ne fait que recharger la batterie. Ce design permet aux conducteurs de profiter d'une conduite entièrement électrique dans les zones urbaines tout en garantissant la possibilité de longs trajets sans la crainte de manquer de charge. Cette flexibilité est applaudie par les partisans, qui affirment que cette technologie pourrait inciter davantage de personnes à abandonner leurs véhicules thermiques.
Les défis de l'Erev
Pourtant, les Erev ne sont pas sans critiques. Des enquêtes menées par l'association Transport et Environnement (T&E) en Europe pointent une réalité préoccupante : une fois la batterie épuisée, ces véhicules, souvent des SUV lourds, consomment en moyenne 6,4 litres d'essence pour 100 km, une performance similaire à celle d’un modèle thermique classique. Ce constat interpelle, car il remet en question les bénéfices écologiques de cette technologie.
Les experts s'interrogent également sur l'avenir de cette catégorie de véhicules. Selon des analystes de Automotive News, les Erev pourraient jouer un rôle temporaire dans la transition énergétique, tant qu'ils remplacent des véhicules à essence et ne compromettent pas la croissance des modèles 100 % électriques.
Vers un avenir incertain
Malgré les controverses, les Erev continuent de susciter un vif intérêt. Ford, par exemple, se prépare à lancer une version Erev de son populaire pick-up F-150, marquant ainsi un tournant dans le développement de ces véhicules en Amérique du Nord. Toutefois, à l'heure actuelle, ces modèles demeurent inférieurs en popularité par rapport aux véhicules entièrement électriques sur le marché chinois.
En conclusion, tout en promettant de répondre à certains des défis encore posés par l'électrification complète du parc automobile, les Erev sont à la croisée des chemins. Les décideurs politiques et les constructeurs doivent naviguer attentivement entre l'innovation technologique et les impératifs environnementaux pour garantir une véritable avancée vers la décarbonation du secteur automobile.







